mardi 17 décembre 2013

Du nouveau dans une affaire de harcèlement : violences conjugales et harcèlement moral se téléscopent

Lu ce matin dans mon alerte Google sur le thème "harcèlement moral" : une affaire de violences conjugales qui tourne à la découverte d'agression sexuelle et de harcèlement moral au boulot. Ce sont les mêmes pervers qui harcèlent au travail et dans leur famille, ça fait des années que je le répète... En voila la preuve par l'exemple. 


CÔTE-D'OR - JUSTICEDijon : trois chefs d’accusation pour l’agent immobilier


Un procès en forme de poupées russes pour un prévenu accusé de violences conjugales, d’agression sexuelle et de harcèlement moral.
L’affaire débute à la fin de l’été 2011 lorsque l’épouse du prévenu porte plainte pour viol contre celui qui est aujourd’hui son ex-mari. La plainte, qui aboutira finalement à un non-lieu, nécessitera pourtant une longue enquête, laquelle révélera d’autres faits. Et ce jeudi, devant le tribunal correctionnel, l’ex-épouse raconte la première gifle, puis les autres. La peur qui s’installe, jusqu’au jour où, en décembre 2010, son mari lui empoigne le cou et serre jusqu’à l’étouffer : « Je me suis vue mourir dans ce canapé ! C’est mon fils qui m’a sauvée. » L’enfant de 9 ans a confirmé. Le prévenu, interrogé par le président Aubertin, nie les violences physiques et ramène tout au contexte de l’époque : le divorce, les disputes et la jalousie de sa femme quand il lui a annoncé qu’il avait une maîtresse. C’est lui la victime, c’est sa femme qui « lui sautait dessus », la justice qui lui demande des comptes depuis deux ans et demi et ses employées qui se sont liguées contre lui en un « complot machiavélique ».
Car si la vie conjugale de cet homme de 41 ans a atteint le point de non-retour, sa vie professionnelle n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Pendant l’instruction, les témoignages et les plaintes contre le patron de cette agence immobilière de Dijon se multiplient. Une ex-maîtresse, embauchée à l’agence, l’accuse de l’avoir violemment agressée dans les sous-sols, lui empoignant les seins et palpant son entrejambe. La jeune femme ne s’est pas présentée à l’audience, ne s’est pas portée partie civile. Elle veut oublier. Victime elle aussi de harcèlement moral, elle a décrit dans ces auditions les mêmes scènes que les deux autres employées qui se sont décidées à porter plainte. Réflexions à caractères sexuels, rabaissements, dénigrements systématiques, humiliations. Encore une fois, les déclarations se recoupent, comme les conséquences sur la santé des victimes : perte de poids et autres troubles psychosomatiques pour l’une, tentatives de suicide pour une autre et sévère dépression pour les trois.
Pour les avocats des employées, le fait de harcèlement est constitué. Avis partagé par le procureur, pour qui la vérité des violences conjugales est tout autant démontrée. La théorie du complot ne tient pas, par plus que celle d’une vengeance de son ex-femme. Le magistrat revient sur les certificats médicaux, les enregistrements de messages téléphoniques, des éléments tangibles qui assoient la culpabilité du prévenu. Les réquisitions, pourtant, semblent bien atténuées face aux trois chefs d’accusation : 12 mois de prison avec sursis.
A la défense Me Bittard dépeint son client dans les mêmes teintes qu’il s’est décrit lui-même : un homme stressé qui a vu sa vie basculer du jour au lendemain, alors que tout aurait pu se solder par une simple procédure de divorce. Pour l’avocate, son client n’est pas un homme violent. Son ex-femme, au contraire, bafouée, traumatisée par les infidélités de son mari, envahie de colère a multiplié les plaintes contre lui. Les employées, quant à elles, ont été crues sur parole. « Je ne crois que ce que je vois et les effets du harcèlement, je ne les vois pas ! », clame l’avocate qui plaide la relaxe pour l’agression sexuelle et le harcèlement.
Le jugement a été mis en délibéré au 16 janvier 2014.





ANALYSE DU CAS 

Notons que cette affaire commence par la plainte de la femme pour viol conjugal, une notion reconnue depuis 1990 et entérinée par la loi du 9 juillet 2010 dans son article 36. Autrefois, le viol entre époux n'était pas reconnu, la présomption de consentement entre les époux était la règle jusqu'à ce que la loi admette le fait que le mari peut violer la femme...

Puis on a l'enfant témoin de violences conjugales et de brutalités, un enfant qui restera traumatisé à vie pour avoir vu sa mère manquer de se faire tuer et avoir dû venir à son aide. Un enfant courageux, notons-le aussi : parce qu'à 9 ans sauver la vie de sa mère en la défendant contre son père, ce n'est pas courant comme acte. 

Enfin, on a l'enquête du juge qui découvre le harcèlement au bureau du type qui n'était pas un cas social mais un chef d'entreprise dans l'immobilier. Après avoir violé sa femme - ou avant, peu importe - il a aussi agressé sa maîtresse qui était une de ses employées. Et dénigré et harcelé les autres employées... 

Jusque là, on est dans le drame, d'autant que la femme a les preuves des violences conjugales : certificats médicaux, enregistrements de messages téléphoniques. 

Mais c'est là que l'affaire tourne presque à la farce avec l'avocat du type qui présente le mari comme étant la victime de la femme hystérique. "Je ne crois que ce que je vois !" clame l'avocate de la défense en n'ayant pas peur du ridicule dont elle fait preuve. Monsieur est parfait et Madame est folle, comme d'habitude dans ce genre de dossiers. 

Enfin, pour le pauvre enfant qui a vu tout ça et qui a été obligé de supporter la violence de son géniteur, on peut se poser une question et une seule : aura-t-il droit à la visite dans un lieu médiatisé, un centre social par exemple, pour voir son père une fois par mois ou bien devra-t-il subir les week-ends et les vacances avec ce monsieur qui risque de recommencer à agresser sa prochaine femme sous les yeux de son fils ? 

Mauvais mari mais bon père : l'idéologie actuelle qui proclame ce credo est une fois encore battue en brèche par les simples faits. 

Pourquoi un père condamné pour violences conjugales n'aurait-il pas le droit de voir son fils alors qu'il ne lui a rien fait ? Il s'en est pris juste à la mère, pas au pauvre petiot qu'on ne doit pas "priver" de son papa formidable et merveilleux. Allez, tiens, montons sur une grue pour se faire rendre justice et avoir DROIT à SON enfant ! 

On voit bien que cette idéologie est complètement stupide et j'espère que le juge appréciera ce qu'on doit faire pour protéger cet enfant... ainsi que tous les autres enfants TEMOINS de ces violences et brutalités policières oh non pardon pas policières, "domestiques" comme on dit au Canada. Le mot "domestique" étant pris au sens du foyer dans son ensemble en termes anglo-saxons ("domestic violence", "domestic abuse"...). 

Parce que voir sa mère se faire taper dessus, ah non ça ne traumatise pas un gosse, au contraire, ça lui fait du bien, n'est-ce pas Mr le juge aux affaires familiales qui confie la garde des enfants au père violent et abuseur ? 

Bon j'arrête mon raisonnement par l'absurde ... mais c'est parce que je m'indigne que je m'exprime de la sorte. 

J'attends en effet le jugement d'un JAF à Paris dans une affaire similaire pour sauver 3 enfants victimes ayant vu leur mère se faire taper, insulter et agresser par le père bourreau et martyr de sa femme hystérique, ah non pardon j'abandonne le raisonnement par l'absurde avais-je dit plus haut...

Aux dernières nouvelles, le gentil papa a traité sa femme d'ordure à la sortie de l'école et le petit garçon de 5 ans a cru que l'insulte s'adressait non pas à sa mère mais à soi-même. 

Ce petit avec ses frères et soeurs ainsi que plein d'autres enfants martyrs et victimes devra-t-il supporter et subir ce père injuste pendant le restant de ses jours ou bien mettra-t-on à distance l'agresseur présumé en l'empêchant d'avoir un contact avec ces petits, dont le petit dernier de 3 ans ? 

L'affaire de Dijon est également instructive à plus d'un égard: parce que quand on fait une enquête on découvre d'abord un seul pan du dossier puis quand on en fait une plus approfondie, la vérité se révèle dans toute sa splendeur. 

On remarque la défense du mari inculpé qui ramène tout à une simple dispute, non il n'est pas un homme violent, c'est sa femme qui l'a poussé... dans ses retranchements ! 

Mais la violence conjugale ce n'est pas un conflit : c'est de la violence ! Et la violence ce n'est pas permis. C'est interdit par la loi. Donc on parle de conflit et on passe à travers les mailles du filet et on embourbe le juge qui se fait avoir. 

Après tout, la Justice de la France ne va pas prendre parti dans une affaire de famille, une simple dispute, un conflit entre époux et peut-être que la femme était frigide et c'est pourquoi le mari l'a trompée, voire même forcée un peu à avoir des rapports sexuels... pour son bien !

Donc en fait, 12 mois de prison AVEC SURSIS pour avoir violé une femme et en avoir agressé une autre ET pour avoir fait subir du harcèlement à ses salariés... ce n'est pas grand chose. 

Monsieur reste en liberté et va pouvoir continuer son oeuvre. Il est en effet très rare que le magistrat condamne l'accusé à une peine supérieure à celle demandée par le ministère public (procureur en charge de défendre la société contre les criminels et violeurs, les délinquants et trafics de toutes sortes). 

Jugement le 16 janvier et ne nous demandons pas comment Madame va passer les fêtes dans la peur et les tremblements de représailles futures, parce qu'elle ne sera jamais débarrassée d'un type qui a failli la tuer et qui est sorti du tribunal libre. 



Pour en savoir plus sur les enfants TEMOINS DE VIOLENCES DOMESTIQUES, lire le rapport de l'Assemblée Nationale dit rapport Bousquet datant de 2009 et cliquer sur la page 84 dans le sommaire du rapport.


RAPPORT D’INFORMATION
FAIT
AU NOM DE LA MISSION D’ÉVALUATION DE LA POLITIQUE DE PRÉVENTION ET DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Présidente
Mme Danielle Bousquet,
Rapporteur
M. Guy Geoffroy,
Députés.



Extraits : 

Le Docteur Maurice Berger, chef du service de psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Étienne, a souligné devant la mission le facteur de risque significatif que constituait l’exposition à la violence domestique : « Nous nous sommes spécialisés, depuis une vingtaine d'années, dans la prise en charge des enfants très violents. Au début, nous pensions recevoir essentiellement des enfants qui avaient été maltraités, c’est-à-dire battus, négligés. Or nous avons constaté que, pour un certain nombre de ces enfants – parmi les plus violents –, ce n’était pas le cas. Par contre, ces enfants avaient été soumis au spectacle de scènes de violence conjugale extrêmement fortes, et de manière répétée. Cette observation est venue battre en brèche nos théories selon lesquelles l'enfant devait avoir été directement frappé ou négligé corporellement pour être violent. De surcroît, beaucoup de ces violences avaient eu lieu alors que l’enfant avait moins de deux ans. Autrement dit, plus l'exposition à la scène de violence avait eu lieu précocement, plus elle avait d’impact, ce que nous n'imaginions pas. "

"Mme Évelyne Reguig, Présidente de l’Association VIFF SOS Femmes a notamment précisé que « l’idée selon laquelle un homme pourrait être « mauvais conjoint, mais bon père », encore répandue en France, doit être remise en cause. Au Canada, où l’on a constaté depuis longtemps que les pressions morales et psychiques augmentaient à mesure que la violence physique était interdite et condamnée, un père maltraitant envers la mère de ses enfants est considéré comme un père maltraitant envers les enfants eux-mêmes. "

Pour en savoir plus sur la loi et le viol conjugal suite à la condamnation d'un homme au mois d'octobre 2013 dernier, lire l'article d'Europe 1 : 

http://www.europe1.fr/France/Viol-conjugal-peu-de-femmes-portent-plainte-1675735/

Selon la responsable du réseau "Solidarités Femmes" interrogée dans l'article, les femmes ayant subi des violences conjugales y compris psychologiques doivent aussi avoir le courage de parler des violences sexuelles qu'elles ont subies et cela dans le but de se reconstruire.  Elles doivent ausi porter plainte comme dans le cas d'une agression par un inconnu.  Etre marié avec la victime du viol constitue une circonstance aggravante pour l'homme qui commet cet acte. 



jeudi 28 novembre 2013

LES CRÉATRICES D'ENTREPRISES BRISENT LE PLAFOND DE VERRE

Bonjour, alors que se tient bientôt le FORUM DE LA MIXITÉ, je vous offre ici un article que j'avais écrit et publié dans LE FIGARO ECONOMIE en 2000. Cet article a pour moi une valeur sentimentale, c'est pourquoi je l'ai gardé en mémoire dans mon ordi, car c'est mon tout dernier article de journaliste. Quand je suis devenue coach, j'ai arrêté de rédiger des "papiers". 

Bonne lecture. 

LES CRÉATRICES D'ENTREPRISES BRISENT LE PLAFOND DE VERRE

Quitter le statut de salariée quand le « plafond de verre » bloque l’ascension de leur carrière vers les sommets de la hiérarchie, est l’une des motivations - encore méconnue mais réelle - des femmes cadres qui créent leur entreprise. 

Le « plafond de verre » est le nom que, dans les années 80, les féministes américaines ont donné à la barrière invisible qui empêche les femmes de progresser dans la hiérarchie des entreprises. 

En France, le « plafond de verre » existe aussi. Plus encore, il constituerait une importante motivation des femmes cadres à quitter le statut de salariée pour créer leur propre entreprise. Bien que peu de chiffres soient disponibles sur ce sujet, cette tendance des femmes cadres à créer leur entreprise pour échapper au « plafond de verre » est en passe de devenir un phénomène de société lié à celui des « solos » et attesté par de nombreux témoignages de créatrices d’entreprises que nous avons rencontrées. Les femmes cadres qui quittent l’entreprise se lancent en majorité dans les activités de conseil, secteur où selon l’APCE (Agence pour la création d’entreprise) elles sont aussi représentées que les hommes et en augmentation récente. 

« La progression des femmes est bloquée dans les organisations pyramidales, déclare Christine Chauvet vice-présidente mondiale de l’association « Femmes chefs d’entreprises » membre du Medef, vice-présidente du Conseil économique et social d’Ile de France et ancien ministre ; il n’y a que 25% de femmes cadres dans les entreprises françaises, dont 9% de femmes cadres supérieurs, principalement dans les secteurs de la communication, des ressources humaines et du juridique, et seulement 2% de femmes dans les conseils d’administration des grands groupes. ». 

Par ailleurs, une proposition de loi « relative à l’égalité professionnelle entre hommes et femmes » a été votée en première lecture par l’Assemblée nationale en avril dernier et passera devant le vote du Sénat en septembre prochain (mon article a été écrit et publié en 2000, aujourd’hui cette loi existe mais peu de choses ont vraiment changé, NDLR). Le rapport préparatoire de la députée (PS) Catherine Génisson sur la « mixité professionnelle » constate, lui aussi, aussi de nombreuses inégalités de salaire et de carrière entre hommes et femmes, à tous les niveaux de la hiérarchie. Il reconnaît notamment l’existence du « plafond de verre », qui se traduit aussi par une différence de salaire d’un tiers entre les cadres masculins et féminins. La loi, si elle est votée, incitera les entreprises à mettre en place, sous peine de sanctions, des mesures de rattrapage pour les femmes, assorties d’aides financières accordées aux entreprises les plus innovantes en faveur des femmes. Il semble pourtant bien difficile d’obliger les entreprises à briser le « plafond de verre » pour promouvoir la carrière des femmes cadres...


Blocages des promotions et harcèlement moral

Comment se manifeste le « plafond de verre » et comment pousse-t-il les femmes les plus entrepreneuses vers la création ? Il semble que les entreprises pénalisent l’ambition de femmes à la forte personnalité, alors qu’elles recherchent ces qualités d’affirmation de soi chez les managers masculins. Isabelle Alonso, chroniqueuse sur Europe 1et auteur des livres « Et encore je me retiens » et « Les hommes et les femmes sont égaux, surtout les hommes » (éd. Robert Laffont), était commerciale dans un cabinet de conseil financier en 1983. Elle est l’exemple le plus célèbre de ces femmes cadres qui veulent être reconnues à leur juste valeur. Avec humour, elle raconte : « Trois hommes ont eu une promotion et moi rien, alors que je réalisais le meilleur chiffre d’affaires. Le directeur m’a dit clairement : une femme peut être commerciale de base, mais encadrer des hommes, pas question ! C’est comme cela que je suis partie pour monter ma propre société, qui marche très bien et dont je ne m’occupe plus à présent pour me consacrer au journalisme. Le plafond de verre existe, et pas seulement le plafond, mais aussi les murs et toute la maison ! Je remercie cependant ce monsieur, mon ancien directeur : sans lui je n’encaisserai pas, encore aujourd’hui, les dividendes de l’entreprise que j’ai créée ! »

Francine B., ingénieur, ancien responsable de projets dans un grand groupe high tech a, elle aussi, vécu récemment une histoire similaire : « Après une réorganisation, mes collègues masculins ont gardé leurs fonctions mais moi, on m’a proposé un poste de débutant alors que j’avais 15 ans d’expérience. On m’a reproché d’être trop autonome et trop responsable. Un comble ! De plus, les barrages et les blocages que j’ai subis de la part de mon directeur étaient proches du harcèlement moral. C’était insupportable de travailler dans des conditions pareilles. » Face à ces pressions, Francine B. a fini par négocier son départ et créer sa société de conseil. 

Pour résister dans l’entreprise et tenter de faire bouger les choses, certaines femmes cadres s’organisent en associations. Ainsi, « Femmes et Finance » rassemble une centaine de femmes cadres de la fonction financière, qui échangent des informations et pratiquent la solidarité. « Quand une femme n’est pas reconnue dans une entreprise, elle n’a pas beaucoup de choix : soit trouver un parrain qui l’aide à progresser dans sa carrière, soit partir, affirme Marie-Claude Lory, présidente de l’association ; confrontées à des bâtons dans les roues, à un nouveau supérieur hiérarchique qui les rétrograde, ou à l’injustice de voir leurs projets récupérés par quelqu’un d’autre après une fusion-acquisition, la majorité des femmes à des postes décisionnaires changent très souvent d’entreprise. »


Concilier vie privée et vie professionnelle

Autre raison à la moindre proportion de femmes aux postes-clés des entreprises : concilier vie privée et vie professionnelle. Celles qui ont réussi à atteindre les sommets ont organisé leur vie familiale en fonction de leur carrière : « Il faut plus d’organisation et des nerfs d’acier, commente Catherine Petot, Directeur Général des poupées Corolle depuis 4 ans, aujourd’hui âgée de 48 ans et mère de deux adolescents ; surtout entre 30 et 40 ans quand les enfants sont petits... J’ai toujours eu quelqu’un à plein temps pour m’aider à la maison. » Catherine Petot a débuté comme chef de produit chez un fabricant de vêtements d’enfants où elle est montée jusqu’au poste de DG de filiale. « Aujourd’hui, je n’ai pas de combat, mais au départ j’ai senti des difficultés, une discrimination et une concurrence interne, de la part des égaux comme des collaborateurs » confie-t-elle. Toutes les femmes cadres n’ont pas fait le même choix. Comme Anne T., 49 ans, cadre supérieur dans une grande banque et mère de trois grands enfants, certaines ont préféré privilégier leur vie familiale : « Le soir, je rentre rarement chez moi avant 20h30, mais je ne suis pas au top, au niveau de carrière où j’aurais pu être, déclare-t-elle, parce que j’ai passé plusieurs périodes à mi-temps pour m’occuper de mes jeunes enfants. » 

Pouvoir maîtriser son emploi du temps est justement une motivation de la création d’entreprise par des femmes, comme l’affirme Christine Chauvet : « Nous allons assister à augmentation importante des 27% actuels de femmes créatrices d’entreprises, car les TPE (très petites entreprises, ou solos, NDLR) vont aussi se développer comme outil de gestion du temps. Aux Etats-Unis, les créatrices sont à présent 52% et leur poids économique est reconnu par les pouvoirs publics. » 

Ce sont les femmes les plus impliquées professionnellement qui quittent l’entreprise quand celle-ci ne leur donne plus la possibilité de s’épanouir. Alors que les entreprises recherchent aujourd’hui des managers qui possèdent un esprit d’entrepreneurs, il est regrettable qu’elles n’aient pas encore trouvé comment retenir et encourager des femmes managers qui pourraient devenir leurs meilleurs dirigeants. 

Sophie Soria

LE FIGARO ECONOMIE (pages "saumon" du lundi, année 2000).


dimanche 20 octobre 2013

EDITH STEIN, LA « PHILOSOPHE CRUCIFIÉE » QUI DEVINT UNE SAINTE

Voila encore et toujours la suite de ma chronique sur les femmes d’exception de tous les temps que la société n'accepta pas...

Edith Stein (1991 – 1942) une femme d’exception que rien ne destinait à devenir une sainte, du moins au départ de sa vie.




Au contraire, Edith Stein, d’abord étudiante en philosophie et agnostique, devient l’amante d’un homme marié, le philosophe HUSSERL dont elle fut l’élève et la disciple dans les années 30. Elle s’engagea aussi en faveur du vote des femmes.

Puis au cours de sa vie et de son cheminement, elle devint une sainte et même une martyre, parce qu’au cours de ses recherches philosophiques et spirituelles, elle découvrit la foi en Dieu qu’elle avait perdue dans son enfance.

Edith devint Carmélite puis fut martyrisée et tuée à Auschwitz avec des millions de Juifs, alors qu’elle aurait pu s’en sortir parce qu’elle avait été baptisée catho et que les Carmélites voulaient l’aider à s’échapper en Suisse.

PAPE JEAN-PAUL 2 : "Inclinons-nous profondément devant ce témoignage de vie et de mort livré par Edith Stein, cette remarquable fille d'Israël, qui fut en même temps fille du Carmel et soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, une personnalité qui réunit pathétiquement, au cours de sa vie si riche, les drames de notre siècle. Elle est la synthèse d'une histoire affligée de blessures profondes et encore douloureuses, pour la guérison desquelles s'engagent, aujourd'hui encore, des hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités; elle est en même temps la synthèse de la pleine vérité sur les hommes, par son coeur qui resta si longtemps inquiet et insatisfait, "jusqu'à ce qu'enfin il trouvât le repos dans le Seigneur" ". Ces paroles furent prononcées par le Pape Jean-Paul II à l'occasion de la béatification d'Édith Stein à Cologne, le 1 mai 1987. (Source : site du VATICAN).




COLLOQUE SUR EDITH STEIIN : "Libre, chercheuse de sens, Edith Stein (1891-1942) unit réalisme de l’expérience et philosophie, racines juives et amitié avec le Christ. Son chemin traverse l’Europe, jusqu’à Auschwitz. Deux de ses textes écrits à des moments particulièrement dramatiques de l’histoire allemande contemporaine – Vie d’une famille juive en 1933 et Comment je suis venue au Carmel de Cologne en 1938 – offrent un témoignage saisissant d’humanité juive et chrétienne face à une jeunesse allemande élevée dans une caricature grossière du judaïsme et dans l’idolâtrie de la race arienne. Ils seront étudiés dans leur rapport avec le contexte socioculturel et intellectuel de l’époque, ainsi que sous l’angle de la recherche du sens et de son accomplissement. 
Le film de Martha Meszaros, La Septième Demeure (1996), propose la vision d’une artiste sur cette femme remarquable : Edith Stein, Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix – fille d’Israël, fille de l’Église. (SOURCE : http://calenda.org/209124 )"

Ma chère Edith, elle est belle, elle est magnifique, formidable et je l’aime.

Toutes les femmes COURAGEUSES qui nous ont précédées peuvent devenir des modèles pour nous femmes du siècle 21è, quelles que soient à elles toutes leur Foi, leur religion ou leur identité, voire leurs croyances politiques ou philosophiques, etc. 

L'important c'est l'engagement pour aimer les autres et leur transmettre notre témoignage féminin de vie, d'Amour et d'espérance dans la Lumière. 





Avant de devenir une religieuse du Carmel, Edith Stein fut une grande enseignante et professeur de philosophie à l’Université, militante de l’enseignement supérieur pour les jeunes filles, une femme extraordinaire pour son époque.

Mais l’époque ne l’accepta pas et elle fut condamnée à mort alors qu’elle était une figure majeure de la philosophie à son époque et une militante du Droit des femmes à sa façon.

Peu importe à chacune quelle est notre appartenance ou notre religion, ce qui importe c’est le plus grand humanisme qui rejoint le cœur de toute femme et de tout homme pour l'Amour de l'humanité et la  LIBERTÉ de tous et toutes. 

Et le témoignage de vie d’Edith Stein devenue Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix est aussi, au-delà de la mort d’une grande mystique et religieuse, le refus de reconnaître l’apport d’une femme à la philosophie de son époque.

Edith Stein écrivit au Pape PIE XI en forme d’appel au secours pour dénoncer de façon prémonitoire les dangers de la SHOAH mais elle ne fut pas entendue.

LE LIVRE DE YANN MOIX SUR EDITH STEIN : 

INTERVIEW SUR SON LIVRE 

EDITH OU LE COURAGE D'ETRE SOI :





POÈME ECRIT PAR EDITH STEIN : 

Mon Seigneur et mon Dieu,
Tu m’as conduite sur un long chemin, obscur,
Pierreux et dur.
Maintes fois mes forces faillirent m’abandonner,
A peine j’espérais voir un jour la lumière.
Pourtant, au plus profond de la douleur,
où mon cœur fut près de se figer,
Une étoile claire et douce se leva pour moi.

Voila chères Amies lectrices, un grand modèle de femme exceptionnelle pour moi car elle a eu un courage énorme de bousculer les coutumes et les principes de son temps, mais nul n'est obligé de prier ou d'avoir la Foi comme elle, bien sûr ! 



FEMMES EXCEPTIONNELLES : HANNAH ARENDT LA PHILOSOPHE QUI LUTTE CONTRE LE TOTALITARISME

Alors que je continue ma chronique sur les femmes qui sont exceptionnelles et qui ont jalonné l'Histoire en France et à l'étranger, j'ai envie de vous parler en ce jour d'une femme magnifique : la grande philosophe Hannah ARENDT qui a eu une vie hors du commun et dont les idées peuvent faire avancer la vie des femmes encore de nos jours au siècle 21è. 



HANNAH ARENDT A L'AGE MUR 

Hannah était une femme belle et intelligente et par malheur pour elle - car on ne choisit pas l'époque de sa vie et de sa naissance - elle a vécu en un temps où il y avait des types affreux et pervers narcissiques et manipulateurs horribles qui avaient pris le pouvoir dans le monde parce que personne n'avait cru bon et intelligent de les stopper. Ces types étaient les nazis de l'époque de la 2nde Guerre qui a affecté le monde en 1939-45. 

Avec leur chef, HITLER, Adolf de son prénom dont, d'après les recherches de la  célèbre psychanalyste MILLER Alice par la suite, on a appris que c'était un enfant maltraité de façon très grave par son père et c'est pour ça qu'il a tourné dictateur et tueur de Juifs, de Tziganes, de gays, d'opposants politiques, de prêtres et de bonnes sœurs et n'oublions pas les rabbins en plus de tout ça, pour faire bonne mesure. 



HANNAH ARENDT EN SON JEUNE AGE

Elle n'était pas la seule à résister avec l'intelligence et on va parler d'autres femmes comme elle après, dans mes autres chroniques qui suivront, mais sans pour autant se fustiger sur l'Histoire de la 2nde guerre mondiale qui commence à saturer tout le monde dans les médias et à la télévision. 

Ce n'est pas pourtant une raison de zapper Hannah Arendt, la femme formidable et d'exception dont j'ai choisi de vous parler en ce jour après Germaine Tillion la résistante dramaturge, Olympe de Gouges la journaliste de la Révolution, Mère Térésa à qui on accorda le Prix Nobel de la Paix (voir mes posts précédents) et bien d'autres femmes géniales dont les aventures suivront encore dans mes posts suivants dès que j'ai plus d'une heure ou deux à consacrer à ce blog. 

BIOGRAPHIE D'HANNAH ARENDT 
Extraits

Johanna Arendt, plus connue sous le nom d’Hannah Arendt (1906 à 1975) est une théoricienne de la politique qui a notamment beaucoup travaillé sur le totalitarisme.

Fille de Martha Cohn et Paul Arendt, Johanna nait le 14 octobre 1906 à Hanovre en Allemagne, dans une famille juive. Elle grandit à Kœnigsberg, future Kaliningrad alors allemande, et à Berlin. Son père meurt en 1913.

En 1924, elle commence à étudier la philosophie, la théologie et la philologie aux universités de Marbourg, Fribourg-en-Brisgau et Heidelberg et y révèle très vite sa grande intelligence et son non-conformisme. En 1925, elle rencontre Heidegger, son professeur de 17 ans son aîné, à qui elle voue immédiatement une grande admiration. Ils commencent une liaison, qu’Hannah interrompra en partant poursuivre ses études à Fribourg. Là-bas, elle devient l’élève d’Husserl puis de Karl Jaspers qui dirige sa thèse sur le Concept d’amour chez Augustin.

En 1929, Hannah se marie avec Günther Stern, un jeune philosophe allemand rencontré pendant ses études ; ils divorceront en 1937. En tant que juive, elle ne peut enseigner dans les universités allemandes et ses recherches sur l’antisémitisme et sa propagande la conduisent à être interrogée par la Gestapo. En 1933, Hannah s’installe en France où elle travaille à l’accueil des réfugiés qui fuient le nazisme et aide de jeunes Juifs à émigrer vers la Palestine. En 1940, elle se marie avec avec Heinrich Blücher, philosophe et réfugié allemand. La même année, devant l’avancée des armées d’Hitler, elle fuit vers le Portugal avant de pouvoir embarquer pour l’Amérique en 1941.
Lorsque Hannah arrive à New York, elle se retrouve complètement démunie et trouve un emploi d’aide à domicile. Elle travaille aussi pour plusieurs journaux. A la fin de la guerre, elle regagne l’Allemagne et y travaille pour une association d’aide aux rescapés juifs. En 1951, elle est naturalisée citoyenne américaine et devient conférencière en philosophie politique dans plusieurs universités dont Columbia, Princeton et Berkeley, tout en publiant ses travaux en parallèle. Travaillant sur la pensée politique, elle creuse notamment les concepts de révolution, de totalitarisme, de culture, modernité, tradition et liberté. En 1951, elle publie Les Origines du totalitarisme, Condition de l’homme moderne en 1958, La Crise de la culture en 1961 puis Essai sur la révolution en 1963.

En 1960, Hannah suit pendant dix mois le procès d’Adolf Eichmann, haut fonctionnaire du Troisième Reich et membre du parti nazi, responsable de la logistique de la « solution finale ». Elle écrit de longs articles pour le journal The New Yorker et publie, à l’issue du procès Eichmann à Jérusalem, la banalité du mal. Elle y décrit Eichmann comme un homme normal, pas spécialement antisémite, obéissant aux ordres, et y analyse les mécanismes du mal. (...)

En 1963, Hannah devient titulaire de la chaire de science politique à l’université de Chicago, puis elle est nommée professeure à la New School for Social Research de New York en 1967. Elle meurt à New York le 4 décembre 1975.

HANNAH ARENDT ET LE TOTALITARISME : UNE INTERVIEW DE L’INA

Hannah Arendt explique la distinction entre dictature et totalitarisme dans une interview de Roger Errera accordée à New York en 1974 pour la série « Un certain regard » produit par l'ORTF. 

Je ne parviens pas à intégrer la vidéo dans mon post donc vous pouvez cliquer ici pour la trouver et la lire (3 mn 50) : 


Extrait du film « Hannah Arendt » de Jean-Claude Lubtchansky, INA.fr © 1975.

Le totalitarisme intervient toujours en contexte de crise. Il consiste à disqualifier l’adversaire par le totalitarisateur en présentant celui-ci comme un diable, comme un opposant à la liberté d’expression, à la vérité, à la joie et à la bonne humeur.

Hannah ARENDT explique ce mécanisme dans cette vidéo réalisée peu de temps avant son décès. 

Après avoir réussi à fuir l'Allemagne des nazis pour se réfugier en Amérique où elle avait reconstruit sa vie, Hannah a été appelée à suivre pour un grand magazine américain très connu, le procès du nazi EICHMANN à Jérusalem.

A cette occasion, elle a pu voir et confronter un des bourreaux de millions d'innocentes victimes. Elle a aussi pu confronter la thèse officielle avec la réalité qu'elle découvre sur place. 

Il ne s’agit pas ici de se lamenter une fois encore contre le nazisme, un passé qui fit les millions de victimes que l’on sait, mais de s’interroger sur les apports de Hannah ARENDT de nos jours.

La plupart des dictateurs totalitaires et nazis et fachistes étaient des pervers qui fonctionnaient selon une logique d’accusation contre tous ceux et celles qui n’étaient pas d’accord avec leurs thèses et théories et qui ne collaboraient pas avec tout ça.

Encore de nos jours, cette même logique est instaurée dans les entreprises et dans la société française contre plein de victimes innocentes ou alors quand un LANCEUR D’ALERTE par exemple fait part à la société civile d’une injustice pratiquée dans son entourage contre certaines valeurs valables de la République ou contre des valeurs véritables de Loi, de Justice et d’équité.

C’est ce qui explique le harcèlement moral dans nombre d’entreprises de la France où le harceleur pervers narcissique et manipulateur est le plus souvent défendu par la hiérarchie et la majorité des grands dirigeants de la boite.

Cette manière de faire se produit au détriment de la valeur véritable que cette personne harcelée par le pervers alors qu’elle est le plus souvent consciencieuse et au dessus de tout soupçon, peut apporter aux résultats et au bénéfice de l’entreprise.  

Ne nous étonnons pas que beaucoup d’entreprises meurent en France à l’époque actuelle à cause de méthodes de management inconscientes du harcèlement moral par un pervers narcissique manipulateur.

Les méthodes dictatoriales dans l’entreprise ne font pas faire de bénéfices à tous ceux qui les tolèrent.

Car la tolérance a une limite : celle de la liberté de chacun qui s’arrête là où commence celle des autres et notamment celle des innocents et innocentes qui n’ont pas demandé à être pris ou prise comme cibles par un pervers narcissique et manipulateurs.

Bonne réflexion à tous et surtout à toutes !

POUR VOIR LA VIDEO EN ENTIER SUR LE SITE DE L'INA, CELA NE COUTE QUE 3 EUROS POUR PLUS D'1 HEURE 
http://boutique.ina.fr/video/CPF86655661/hannah-arendt.fr.html

Et je ne fais pas leur pub, c'est le seul moyen de la consulter. 

Pour vérifier que ms idées sur ces points ne sont pas un délire, on peut consulter sur le site PERSEE de Sciences Sociales, la critique d'un ouvrage qui m'a profondément marquée quand j'étais étudiante à LA SORBONNE en Administration Economique et Sociale sur le thème de L'EMPRISE DE L'ORGANISATION, une étude sociologique sur l'entreprise et sur son mode d'emprise sur les gens qui y travaillent. 

C'est à lire là : 
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1982_num_23_2_3575

A+




vendredi 11 octobre 2013

FEMMES EXCEPTIONNELLES : GERMAINE TILLION ET AUTRES FEMMES PANTHEONISABLES

Je continue ma chronique sur les femmes exceptionnelles parce qu'hier j'ai vu à la télévision qu'on nous propose une autre candidate : Madame Germaine TILLION morte en 2008 à l'âge exceptionnel de 101 ans, ce qui pour une survivante du camp de concentration de Ravensbrück est tout de même un âge exceptionnel. 





Ce qui me plait chez Germaine TILLION, en plus de tous ses combats pendant la Résistance et après-guerre pour les Droits de l'homme ainsi que ses brillantes études car cette femme était bardée de diplômes en Sciences Sociales et avait travaillé avec les plus grands ethnologues de son temps, c'est une chose très simple : c'est son sens de l'humour. 

Comme quoi, l'humour, ça conserve en pleine forme, même à un âge avancé. 

En 1944 Germaine TILLION a osé, en plein camp de concentration, se faire enfermer par ses copines déportées et détenues comme elle, dans une caisse d'emballage pour se cacher et pouvoir écrire, sur du papier volé aux gardiens du camp nazi, une opérette qui se moque de ces nazis et des tortionnaires du camp avec une ironie mordante. 

Inspirée par Orphée aux Enfers d'Offenbach, l'opérette de Germaine TILLION se nomme "Le Verfügbar aux enfers". 

Elle raconte l'histoire d'un savant naturaliste farfelu qui se retrouve dans un camp de concentration nazi pour les femmes, où il étudie l'espèce zoologique le "Verfügbar", c'est-à-dire la déportée femme soumise à toutes les corvées et les brimades parce qu'elle refuse le travail pour l'effort de guerre nazi. Le mot "Verfügbar" signifie "disponible". Donc ça veut dire femme corvéable à merci dans le contexte de la pièce de Germaine TILLION. 

Par cette démarche d'écrire ça, Germaine TILLION veut donner les recettes de la survie aux autres femmes du camp, où 90 000 femmes sur 132 000 détenues furent exterminées. 

Entre comédie musicale et music-hall, cette oeuvre de Germaine TILLION est une forme de résistance par le rire, par l'auto-dérision pour pouvoir survivre.

Elle fut jouée par les détenues elles-mêmes à l'intérieur du camp, puis mise en scène et montée à Paris pour le centenaire de la chercheuse. 

Car Germaine TILLION était ethnologue. Elle donc mis tout ce qu'elle savait faire dans sa discipline scientifique, tous ses talents d'observation, au service de l'analyse critique de l'univers concentrationnaire. Cela donnera des livres sérieux plus tard, mais en attendant, Germaine et ses amies de la déportation, toutes cultivées et intelligentes, ont réussi à tenir avec une arme suprême : l'humour. 

Dans ce camp, Germaine et les autres femmes de son réseau portaient une étoile non pas jaune mais ROUGE : l'étoile réservée par les nazis aux détenus et détenues politiques. 

Voila une petite vidéo très courte qui présente de brefs extraits de la pièce de théâtre chantée et dansée, pour qu'on voit l'atmosphère que ça donne. Je voulais mettre une interview de Germaine TILLION sur ce sujet mais on n'en trouve pas sur Youtube, il n'y en a que sur Dailymotion et avec Blogger on ne peut pas la mettre. 

On voit dans la vidéo le manuscrit original de la pièce de théâtre de Germaine TILLION, conservé avec soin dans un musée. C'est super émouvant pour moi qui suis écrivain catho et gaulliste comme Germaine... En plus d'être coach et certifiée coach bien sûr ! 

Car Germaine était une catho, c'est ce que j'ai vu avec surprise dans sa biographie. Mais elle était une catho trahie par un prêtre espion des nazis qui faisait la collaboration avec l'occupant, contre espèces sonnantes et trébuchantes, du moins c'est ce que j'ai lu avec surprise sur sa biographie officielle dans Wikipedia. 

Rien que d'écrire ce manuscrit était déjà un acte de résistance pour elle, car en faisant l'acte d'écrire au lieu de travailler pour le camp, Germaine la résistante n'effectuait pas son travail de tri des vêtements des juifs assassinés dans les autres camps, arrivant par wagons entiers et qui était sa tâche de prisonnière. 

Elle était donc une écrivain clandestine dans son camp de concentration où on la met parce qu'elle résiste.  

Voila la vidéo en souhaitant une bonne journée à ceux qui me lisent et à celles bien sûr ! 


"LE VERFÜGBAR AUX ENFERS"
UNE PIECE DE GERMAINE TILLION 
FEMME BIENTOT PANTHEONISABLE

Et pour ceux et celles que ça intéresse, les femmes au Panthéon, voila le site du collectif des 50 associations féministes qui ont référencé les femmes extraordinaires depuis l'époque contemporaine et en remontant jusqu'au Moyen Age. 

Le site des associations féministe avec les portraits et bios de ces femmes exceptionnelles, c'est par là:

Ce sont toutes des femmes de la France, ce qui montre qu'on a des nanas superbes et futées chez nous, même si 2 seulement d'entre elles se trouvent au Panthéon contre 71 hommes, dont l'une des 2 femmes qui s'y trouve parce qu'elle était mariée avec un type panthéonisé lui aussi. 

Donc elle est dans le rôle d'épouse et mère, et pas dans celui bien plus envié de nos jours, de la femme libre et pas soumise qui fait un pied de nez aux machos avec une pièce de théâtre chantée et dansée qui n'est pas politiquement correcte du tout. Pour l'époque, bien sûr. 

En effet, si les bourreaux et tortionnaires nazis - qui ne parlaient pas Français mais seulement Allemand - avaient chopé Germaine et ses copines en train de chanter des trucs où ils comprennent que ces femmes à leur merci ne se gênent pas pour se moquer d'eux, il est certain que ces pauvres filles auraient été exécutées illico. 

Et enfin, pourquoi on ne parle plus d'Olympe de Gouges pour la panthéonisable Number One mais maintenant on évoque la jolie Germaine qui était aussi une très belle femme dans son jeune âge, quand elle fut nommée commandant de la Résistance dans le "groupe du musée de l'Homme" ? 

J'ai mon idée sur ça, mais je ne suis pas dans la tête de tous ces messieurs sérieux qui choisissent la femme à élire au Panthéon de la France ! Parce que ce sont les messieurs qui choisissent, évidemment...

Il vaut mieux en effet panthéoniser une femme qui a réussi à s'en sortir comme Germaine TILLION malgré tous ses malheurs à Ravensbrück et pendant la guerre d'Algérie, que de mettre au Panthéon une certaine Olympe de Gouges qui a été martyr de la République et à qui la Terreur a coupé la tête au nom de la France pour sa liberté d'expression : ça fait moins tâche pour les machos qui nous gouvernent ! 

Mais moi je pense qu'on ne doit pas choisir entre les 2 : on met les 2 ! Germaine et Olympe. Les 2 sont chous et mignonnes tout plein. On aura au Panthéon de la liberté une femme qui a sauvé des Juifs pendant la Résistance et une femme qui a ouvert sa gueule un peu trop fort, ce qui lui a valu plein de problèmes. 

Donc avec Olympe au panthéon on revalorise comme ça la liberté d'expression dans notre pays, car c'est un sujet d'actualité ça, que de vivre libre, épanouie et heureuse de nos jours. Et on peut s'exprimer, par le Net entre autres, sans que des fous dangereux viennent vous faire de la cyber-diffamation sur tout GOOGLE en vous traitant de charlatan et de gourou mafieuse...

Pas pour vous mettre au chômage, pas vraiment... Mais parce qu'il faut bien prévenir les gens que les coachs méchants ça existe, surtout les femmes coachs telles que moi et surtout moi en fait..

Parce que ça m'est arrivé qu'on me fasse ce coup tordu, chères Amies lectrices ! Et vous verrez en faisant une recherche sur moi par le moteur de recherches de GOOGLE que l'on me traite de tous les noms d'oiseaux sur plein de sites. Tout ça parce que je défends les victimes de violences conjugales et de harcèlement moral au boulot, souvent victimes des machos et des pervers bien sûr... 

Et ça n'a pas l'heur de plaire à tout le monde...Un peu comme Olympe de Gouges, quoi. Quand elle insulte Robespierre, ça vaut son pesant de cacahuètes ! 

Enfin, on ne m'a pas envoyée à la guillotine, vu qu'elle a été supprimée en France. On m'a juste fait le coup de me saper ma réputation de travail. Comme une guillotine sociale. 

Mais bon, on est pas là pour se plaindre. 

On remarquera seulement que toutes ces femmes exceptionnelles de l'Histoire de l'humanité ont eu plein de soucis, de malheurs et de problèmes dans leur existence. Comme quoi, être une femme exceptionnelle, ce n'est pas de tout repos.